«Depuis plusieurs années, l’Université Laval réussit le tour de force d’atteindre l’équilibre budgétaire, rappelle le vice-recteur à l’administration, André Darveau. L’année 2020-2021 ne fut pas différente, et ce, malgré la pandémie. Les gestionnaires des unités et des services ont fait des efforts majeurs et la direction, ainsi que le ministère de l’Enseignement supérieur (MES), ont recouru à des mesures exceptionnelles. L’année 2021-2022 devrait revenir à des mesures de financement normales. L’équilibre budgétaire nous permettra de rester maîtres de nos grandes décisions de gestion.»
Le mercredi 19 mai, le vice-recteur a déposé au Conseil d’administration, réuni en séance ordinaire virtuelle, la version finale du projet de budget pour l’année 2021-2022. Le 4 mai, le Conseil universitaire avait donné son aval au projet.
«Dans la préparation du budget, poursuit-il, nous avons fait face à beaucoup d’incertitudes en raison de la pandémie. Nous nous sommes basés sur un certain nombre d’hypothèses. De nombreux paramètres, difficiles à évaluer, bougent. Les revenus anticipés pourraient varier de façon significative pour le meilleur ou pour le pire. Par exemple, en ce qui concerne les inscriptions des étudiants provenant de l’international ou résidents permanents, lesquels représentent 15% de l’effectif étudiant total. L’amplitude de l’ouverture des frontières pourrait amener une importante fluctuation du niveau d’inscriptions. Cela dit, en général, les fluctuations causées par la pandémie pourraient être compensées en partie par des fonds mis de côté pour des projets futurs.»
Rappelons qu’entre mai et août 2020, l’Université a fonctionné sur un budget de dépenses temporaire. Du 1er septembre, et pour le reste de l’année budgétaire, la direction s’est appuyée sur un budget de fonctionnement normal basé sur deux facteurs clés. D’abord, elle a utilisé des soldes qu’elle avait réservés pour des projets futurs. Ensuite, elle a obtenu une marge financière supplémentaire du MES lui permettant de couvrir les coûts supplémentaires liés à la pandémie.
Des défis relevés avec brio
Dans son mot de présentation du budget 2021-2022, la rectrice Sophie D’Amours souligne la grande incertitude qui caractérise la période actuelle. Elle ajoute cependant que l’Université a su répondre adéquatement aux nombreux défis qui en découlent.
«Au cours des derniers mois, écrit-elle, nous avons su trouver collectivement les moyens de revoir nos pratiques d’enseignement, de recherche et de gestion afin de faire face à la pandémie, ce qui nous a permis de former avec succès un nombre record d’étudiantes et d’étudiants. Nous poursuivons ces efforts en réinvestissant une fois de plus de façon significative dans les facultés, en santé mentale et dans nos systèmes numériques. Nous maintenons également nos investissements dans nos infrastructures et continuons d’appuyer nos services autofinancés afin d’offrir à nos étudiantes et nos étudiants et aux membres de notre communauté une expérience d’études, de recherche et de travail stimulante et inspirante.»
Le contexte de la pandémie a eu des conséquences. Ainsi, on observe une augmentation majeure du nombre d’étudiants en formation à distance et une hausse de la demande pour des formations courtes. On voit aussi une hausse des étudiants en situation de précarité financière, ainsi que de nouveaux enjeux de santé mentale et de bien-être, tant parmi la communauté étudiante que chez le personnel.
Une agilité à maintenir
L’an dernier, l’Université a mis sur pied un certain nombre de formations ajustées comme formations d’appoint. «Cela a nécessité beaucoup de flexibilité de la part des facultés, explique André Darveau. Nous voulons maintenir cette agilité pour les années qui viennent. Le budget prévoit consacrer 1,5 million de dollars en appui aux facultés. De plus, vingt-cinq salles de cours magistraux seront adaptées pour des prestations en comodal. Des étudiants seront sur place, d’autres seront en ligne. Ces classes offriront une plus grande flexibilité, tant aux enseignants qu’aux étudiants.»
Le nouveau budget consacrera un million de dollars à la cybersécurité des systèmes numériques. «Les grandes universités, dit-il, sont souvent la cible d’attaques informatiques.» Ces mêmes systèmes, qui forment l’environnement numérique de l’Université, font présentement l’objet d’une révision complète. «Notre réseau numérique était utilisé par environ 25 000 personnes en même temps sur le campus avant la pandémie, indique-t-il. Vingt-cinq millions de dollars seront consacrés à sa révision au cours des trois prochaines années.»
Les services autofinancés, comme le Service des activités sportives et les résidences étudiantes, ne seront pas oubliés, eux qui continuent à souffrir de la pandémie. L’an dernier, seules 900 chambres des résidences ont été occupées, sur une capacité de 2300. «On poursuivra notre appui à ces services, affirme le vice-recteur. Cette année, nous pensons pouvoir louer entre 1000 et 1500 chambres. Nous nous attendons quand même à une perte financière importante.»
Pour améliorer l’impact de l’Université, la planification stratégique cible un certain nombre de priorités. En 2021-2022, le budget prévoit, entre autres, le début de la construction du pavillon de recherche de l’Institut nordique du Québec et la création et la dotation de nouveaux postes de professeurs. De nouveaux plans viendront soutenir les ambitions se l’établissement. Parmi ceux-ci, mentionnons l’intensification du recrutement international, la création d’un programme de développement de compétences pour la main-d’œuvre, la création du Centre pour l’accueil et l’appui à la réussite des étudiants autochtones et l’augmentation de la qualité et de la quantité des espaces communs informels.
Quelques chiffres
Le budget de fonctionnement 2021-2022 prévoit des revenus totaux de 724,1 millions de dollars, soit une augmentation de 4,3% par rapport au budget de 2020-2021. Cette hausse est attribuable, entre autres, à une augmentation de la subvention du Ministère et à une indexation des droits de scolarité des étudiants. Pour 2021-2022, les principales sources de revenus seront le MES, avec 476,3 millions de dollars, et les droits de scolarité et autres frais, avec 136,7 millions de dollars.
Le budget des immobilisations, subventionné par le MES et assorti au budget de fonctionnement, s'élève à 119,3 millions de dollars. L'argent servira à financer des projets majeurs de mise aux normes et de ressources informationnelles. «Nous allons continuer la mise aux normes des pavillons Charles-De Koninck, Alexandre-Vachon et Jean-Charles-Bonenfant, souligne André Darveau. Une bonne partie des travaux est faite au Alexandre-Vachon avec les laboratoires et le hall d’entrée. Nous allons aussi commencer sous peu les travaux au Paul-Comtois.»
Les principaux postes de dépenses, quant à eux, sont l’enseignement régulier et la recherche libre, avec un budget de 460,3 millions de dollars, et le soutien à l’enseignement et à la recherche, avec un budget de 187,4 millions de dollars.
À la session d’automne 2020, l’effectif étudiant de l’Université Laval s’élevait à plus de 45 000 personnes, dont 27% aux cycles supérieurs. Parmi elles, près de 7700 sont des étudiants provenant de l’international ou résidents permanents inscrits annuellement. L’Université compte plus de 9500 employés, dont 1650 professeurs. Avec plus de 400 millions de dollars en fonds de recherche, elle se classe au septième rang parmi les plus grandes universités de recherche au Canada.