«Nous formons ensemble, tous les membres de notre communauté, l’une des universités qui a le plus d’influence au monde. Une université riche de sa diversité, qui peut se targuer d’être capable de réunir en quelques heures des experts de disciplines diverses et de relever des défis d’une façon unique, à sa façon. Une université qui, au-delà des cotes R, recherche le talent, l’ambition, et forme année après année des leaders.»
Cette déclaration, la rectrice Sophie D’Amours l’a faite dans le cadre d’une entrevue accordée à ULaval nouvelles, en marge du discours de la rentrée qu’elle a prononcé devant les membres du Conseil universitaire réunis en séance ordinaire, le 24 septembre au pavillon Louis-Jacques-Casault.
Selon elle, l’influence de l’Université ne se mesure pas qu’en nombre d’étudiants, de publications scientifiques ou de dollars investis en recherche. «Notre portée, a-t-elle poursuivi, se mesure par notre degré d’influence, par les changements significatifs que nos recherches permettent, par l’engagement des professeurs et de leurs équipes, par notre solidarité.»
Sophie D’Amours a insisté sur la capacité de l’Université à réunir des experts de disciplines variées. «C’est notre grande chance et notre grande force, a-t-elle dit. Lorsqu’on veut trouver des solutions ou des réponses à de grands défis sociaux, cela prend une variété de compétences autour de la table. Récemment, nous avons annoncé une grande subvention pour un projet de recherche sur l’inclusion des aînés. La grande équipe de chercheurs qui a été formée est complètement multidisciplinaire. On parle à la fois de l’amélioration du bâti, de la spiritualité, de l’intégration sociale, de l’accompagnement médical… On fait appel à plusieurs expertises pour être capables de porter une recherche qui est pleine de sens.»
Former des leaders
La rectrice est revenue sur la mission de l’Université Laval, qui consiste selon elle à «former des leaders, des personnes capables de mener, avec une vision humaniste, les transformations nécessaires».
«Ces leaders différents, ouverts, curieux, a-t-elle ajouté, sont notre raison d’être. Voilà ce qui nous distingue. Voilà qui nous sommes.»
L’Université, c’est également un leadership pédagogique reconnu. Le milieu universitaire reconnaît aussi la façon de former les étudiants à l’Université Laval, sa manière d’utiliser les leviers du numérique, d’inspirer, de donner l’envie d’entreprendre.
«On nous reconnaît également pour notre façon bien spéciale d’offrir des expériences uniques qui permettent à nos étudiants de développer de précieuses compétences, d’explorer le monde, d’exercer leur leadership, de mesurer leur talent, a mentionné Sophie D’Amours. Avec l’effet de la mondialisation, nous voulons que nos étudiants soient mieux préparés à “vivre le monde”. Cette année, près de 14% de nos étudiants au baccalauréat vont vivre une expérience internationale. Plus de 200 associations étudiantes du campus offrent des initiatives variées visant à stimuler le développement personnel et les compétences.»
Des statistiques parlantes
Tout au long de l’entrevue, des statistiques parlantes sont venues appuyer les propos de la rectrice. D’abord, 35% des citoyens de la région de Québec détiennent un diplôme universitaire, une grande partie l’ayant obtenu à l’Université Laval. Ensuite, l’établissement se situe dans les premiers rangs au Canada pour son intensité partenariale et occupe le quatrième rang pour son taux de diplomation. Enfin, de nouveaux classements récents situent l’Université au quatrième rang mondial pour ses activités de lutte contre les changements climatiques et au soixante-sixième rang pour son impact sur la société.
Dans sa longue histoire, l’Université Laval a relevé de nombreux défis et apporté une importante contribution à l’évolution de la société québécoise.
«Cette année, dans mon discours de la rentrée, j’essaie de célébrer l’influence qu’a eue l’Université Laval, de la reconnaître et de reconnaître aussi qu’elle a une identité forte», a indiqué Sophie D’Amours.
La création de la Faculté des sciences sociales en 1943, après la création par le père Georges-Henri Lévesque de l’École des sciences sociales en 1938, constitue un bel exemple de l’influence de l’établissement universitaire dans la société de l’époque. De nombreux étudiants, formés à l’École, puis à la Faculté, figurent parmi les artisans de la Révolution tranquille, qui débutera en 1960. Fernand Dumont, Gérard Dion, Guy Rocher et Jean-Charles Falardeau, tous formés à la Faculté des sciences sociales, sont au nombre de ces pionniers.
Des forces externes qui poussent au dépassement
«Chaque époque aura été un moment de remise en question pour les universités, a expliqué la rectrice. Aujourd’hui encore, nous devons faire face à des forces externes, qui apportent leur lot de menaces et d’opportunités, mais qui poussent au dépassement, à l’innovation.»
Selon elle, notre monde s’est ouvert, ce qui a entraîné une complexité plus grande des défis. «Nous comprenons mieux les ramifications et les interactions de ces défis, a-t-elle dit. Cela fait appel à de nouvelles façons de mener la recherche, de communiquer, de travailler avec les milieux, et aussi à de nouvelles façons de former les gens. De nouvelles approches vont permettre de développer des compétences qui vont être particulièrement précieuses dans les années à venir.»
Sophie D’Amours a souligné que nous arrivons à un moment de l’histoire où des éléments de rupture semblent s’amalgamer, qu’ils soient de nature sociale, économique, technologique, politique ou environnementale. «Dans le monde qui s’en vient, a-t-elle poursuivi, les universités seront appelées à être plus présentes, à jouer un rôle important, à participer autant en enseignement et en recherche qu’en service à la collectivité. À l’Université Laval, nous avons choisi d’agir concrètement et d’embrasser la complexité des défis. Nous devons développer des compétences nouvelles, adaptées à l’ampleur des chantiers devant nous. J’ai confiance. Nous y arriverons.»
Cette année, la direction de l’Université poursuivra la mise en œuvre de son plan stratégique. Le mode de gestion financière sera revu, le premier plan numérique sera établi et l’Université se dotera de sa première stratégie d’internationalisation.
«Dans la gestion quotidienne de l’Université, a conclu la rectrice, nous devons aussi incarner cette posture d’influence, être pionniers et innovants dans nos façons de faire. Nous l’avons démontré avec notre planification stratégique – qui fait aujourd’hui école –, la première politique pour les étudiants parents au pays, notre modèle de lutte contre les violences sexuelles, notre approche en développement durable, nos modèles uniques de collaboration internationale et intersectorielle en recherche, notre plan de reconnaissance des employés… Poursuivons dans cette voie, parce que l’exemplarité est un puissant levier d’influence.»
Consulter le discours de la rectrice sur le site de l'Université Laval.