«Une fois sur place, les étudiants savent que leur apprentissage du français va être renforcé en participant à ces activités, d'où un taux de participation très élevé. Sans compter évidemment la compétence de nos enseignants et l'offre de cours de français variée», assure Rachel Sauvé. Des 445 étudiants provenant d'Europe, d'Asie et des Amériques accueillis par l'École en juillet et en août, 250 sont des participants au programme Explore. Créé en 1974, ce programme permet à des étudiants canadiens d'autres provinces de venir étudier le français à Québec. L'un des exercices qui leur sont proposés consiste à n'utiliser que le français pendant 24 heures, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans l'écoute de musique, de visionnement de séries télé, etc. «Le lendemain, ceux qui ont réussi à relever le défi viennent nous voir et nous leur offrons de petits cadeaux pour les encourager dans leurs efforts», souligne Rachel Sauvé.
Soucieuse de développer de nouveaux projets, l'École accueille chaque été depuis 2017 une quinzaine de participants lors d'un stage de perfectionnement en enseignement du français langue étrangère. D'une durée de deux semaines, ce stage permet à des enseignantes et enseignants de découvrir les approches les plus récentes en didactique du français, en plus de se familiariser avec la culture québécoise. Nouveauté cette année: le forfait «Vivre en français»: au lieu d'être hébergés par des familles, comme c'était le cas lors des années précédentes, les participants logent aux résidences du campus et bénéficient des services d'un accompagnateur de groupe lors des repas du matin et du soir.
Selon Rachel Sauvé, cette formule favorise à la fois la pratique du français en dehors des heures de cours et un encadrement individualisé des étudiants. «Nous nous sommes rendu compte que nos familles d'accueil étaient parfois mal outillées pour répondre aux besoins de certains jeunes qui avaient des allergies ou des restrictions alimentaires, par exemple. Il est aussi arrivé que des familles qui accueillaient des personnes en transition de genre se sentent un peu démunies pour gérer la situation.»
La piqûre de Québec
Étudiant au doctorat à la Faculté des sciences de l'administration, Urbano Cerquiera Matos poursuit depuis le mois de mai son apprentissage du français à l'École de langues. Même si les conjugaisons, en particulier le passé composé, lui donnent du fil à retordre, il dit avoir fait d'énormes progrès. «À mon arrivée à l'Université, l'automne dernier, je ne parlais pas un mot de français», constate l'étudiant qui s'exprime par ailleurs couramment en espagnol et en anglais. Son rêve? S'établir à Québec avec sa famille, demeurée au Brésil.
Pour Monica Gehrig, venue à l'Université à l'été 2018 pour participer au programme Explore, l'expérience s'est avérée si agréable qu'elle a décidé d'effectuer un certificat en langue étrangère l'automne suivant. «Ce que j'apprécie le plus est de pouvoir mettre en pratique l'après-midi les notions que j'ai apprises le matin. Ce mélange de théorie et de pratique est vraiment ce que j'apprécie le plus», explique la jeune femme, dont l'université d'attache est le Royal Roads University, en Colombie-Britannique.
Il n'y a évidemment pas que le français à l'honneur à l'École de langues. Pour les sessions d'été incluant les mois de mai, juin, juillet et août, près de 900 personnes se sont ainsi inscrites au cours d'anglais et 360 au cours d'espagnol. De plus, 240 étudiants ont suivi des cours d'allemand, d'arabe, d'italien, de japonais ou de russe pendant les mois de mai et juin. Enfin, 330 étudiants sont inscrits aux différents cours de français langue maternelle cet été.