«À l’AELIÉS, nous avons à la fois un pied dans le passé et un dans le futur. Cette année, comme chaque année, nous avons des consolidations à apporter à des acquis et nous devons entamer de nouveaux projets.»
Nicolas Pouliot est inscrit à la maîtrise en philosophie. Il est également le président de l’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS). Pour la période 2019-2020, le plan d’action de l’association contient pas moins de 39 dossiers. Huit d’entre eux sont liés à l’actuelle campagne électorale fédérale. Un cahier spécial contenant 13 revendications sera remis aux partis politiques durant la campagne. Ces revendications tournent autour de trois thématiques: le financement de la recherche universitaire, la représentativité, l’inclusion et la diversité dans le milieu universitaire, l’environnement, les changements climatiques et la mobilité durable.
«Les élections fédérales constituent un important dossier pour nous cet automne, affirme le président de l’AELIÉS. La thématique principale de notre cahier de revendications concerne le financement de la recherche. La recherche est très présente aux études supérieures et une bonne partie de ces activités est financée par des programmes fédéraux. Malgré un réinvestissement, les programmes de bourses étudiantes des organismes subventionnaires fédéraux n’ont toujours pas rattrapé le niveau de financement de 2011. Nous demandons donc au prochain gouvernement d’investir un montant supplémentaire de 33,1M$ dans ces programmes.»
L’AELIÉS présentera deux débats politiques durant la campagne électorale, avec la collaboration de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL). Le premier se tiendra le 24 septembre sur le thème de l’enseignement supérieur. Le second aura lieu le 3 octobre sur le thème de l’environnement.
Positions politiques et environnement
Cette année, l’AELIÉS fera la promotion de ses positions politiques dans l’espace public et auprès des membres. Cela prendra notamment la forme de capsules vidéo. Les premières seront diffusées durant la campagne électorale sur la page Facebook de l’association. Le mercredi 18 septembre, la première capsule en ligne portera sur la demande de réinvestissement de 33,1M$ supplémentaires dans les programmes de bourses étudiantes des organismes subventionnaires fédéraux.
«Nous souhaitons que nos membres prennent connaissance de nos revendications et de nos positions politiques, soutient Nicolas Pouliot. Aux cycles supérieurs, nous avons des enjeux importants qui méritent l’attention de la communauté universitaire.»
L’environnement fait bien entendu partie des priorités de l’AELIÉS. En 2018, ses membres ont adopté un plan d’action triennal en développement durable. Cette année, l’association créera un comité de suivi permanent de ce plan d’action. Dans son cahier de revendications, l’AELIÉS demande au prochain gouvernement fédéral de se positionner contre le projet de troisième lien routier devant relier la rive sud de Québec et la ville de Québec. Elle lui demande également d’adopter une «loi climatique».
«L’environnement est un enjeu très important dans le milieu étudiant, dit-il. Cette année, nous nous assurerons du suivi de notre plan triennal. Nous mobiliserons nos membres sur cet enjeu.»
Démocratiser et vulgariser le savoir scientifique
Cet automne, l’AELIÉS fera le lancement de Néo, la nouvelle mouture du concours Cogito. Pour rappel, Cogito était un concours interfacultaire de vulgarisation à l’Université Laval. Il permettait à des étudiants de deuxième ou de troisième cycle de présenter leurs projets de recherche pendant 10 minutes chacun, à l’intérieur d’émissions de télé.
«Ce passage à Néo nous permet d’adapter le concours à la réalité d’aujourd’hui, qui est celle d’Internet, indique Nicolas Pouliot. Cogito était adapté pour la télévision, Néo le sera pour le Web. Nous pensons que ce format plus dynamique et un peu plus court saura intéresser nos membres à y participer tout au long de l’année. La première capsule devrait être en ligne fin septembre avec le lancement du concours. D’autres suivront durant l’année. L’idée de base demeure, soit la démocratisation et la vulgarisation du savoir scientifique.»
Chaque année, l’AELIÉS documente différents enjeux relatifs à la vie universitaire. Cet automne, deux nouveaux mémoires verront le jour. Le premier porte sur l’employabilité des titulaires de doctorat. Le second aborde les réalités vécues par les étudiants membres de la communauté LGBTQ+.
Le premier document met en lumière le fait que les doctorants québécois et canadiens ne sont pas formés dans une perspective d’intégration au marché du travail. Ils le sont plutôt dans une perspective de carrière de professeur universitaire. Or, moins d’un titulaire de doctorat sur cinq obtiendra un tel poste.
Dans son cahier de revendications, l’AELIÉS demande au prochain gouvernement fédéral de créer un programme d’insertion professionnelle pour les titulaires de doctorat. Une autre demande vise à offrir plus de moyens et de ressources aux universités canadiennes dans leur lutte contre toutes formes de discrimination systémique, entre autres, à l’endroit de la communauté LGBTQ+.
Parmi les autres dossiers, mentionnons l’embauche d’un nouvel employé, qui sera chargé d’accompagner les étudiants dans des démarches relatives à leurs droits, notamment dans les cas de litige avec un directeur de recherche. «Nous attendons avec impatience la mise en place obligatoire d’un plan encadrant la relation de l’étudiant avec son directeur de recherche, et ce, pour tous les étudiants aux cycles supérieurs», explique Nicolas Pouliot.