Robert Gosselin est coordonnateur d’opérations à la Faculté de musique. À ce titre, il s’assure du bon déroulement des spectacles à la salle Henri-Gagnon, promeut les activités de la Faculté et gère l’inventaire et l’entretien des pianos, entre autres tâches. Ce que plusieurs collègues de l’Université ignorent, c’est que Robert Gosselin est aussi organiste. Plusieurs fois par semaine, il donne des prestations dans des églises. Il a aussi participé à des concerts à la salle Henri-Gagnon et au Palais Montcalm.
Pour ce diplômé d’un baccalauréat et d’une maîtrise en interprétation-orgue, cet instrument offre une foule de possibilités. «L’orgue, ce n’est pas seulement pour la musique religieuse. On peut toucher à plusieurs répertoires, de la période de la Renaissance à des œuvres plus récentes, en passant par le jazz. Pour preuve, le Palais Montcalm a présenté il y a quelques années la musique de Frank Zappa à l’orgue», rappelle celui qui a comme priorité de ne pas jouer la même pièce deux fois dans la même année.
À l’occasion, le coordonnateur d’opérations fait appel à des étudiants pour l’accompagner dans ses prestations. Jessica Latouche, doctorante en chant classique, a chanté à ses côtés pour de brefs concerts et des messes. «Robert Gosselin est un très bon musicien. Il est un confrère agréable et professionnel, qui s’adapte bien à chaque personne qu’il accompagne. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à collaborer avec lui», dit-elle.
À l’instar de Robert Gosselin, plusieurs employés administratifs de la Faculté de musique ont leur projet musical. C’est le cas notamment de Sylvain Mailloux, technicien à la production en audio-visuel. Celui qui s’occupe de la gestion du Théâtre de la cité universitaire est aussi un guitariste accompli. Membre de diverses formations, il a fait le tour des festivals, des salles de spectacles et des événements corporatifs pour revisiter la musique rock et pop des années 1980. Avec son groupe Godiva, on lui doit un album de pièces originales qui a obtenu un franc succès à la radio. «Avant de commencer à travailler à l’Université en 2012, j’ai gagné ma vie pendant une vingtaine d’années avec la musique, raconte Sylvain Mailloux. À l’occasion, je remplace encore des guitaristes pour différents groupes. Si j’ai délaissé un peu la musique dans la dernière année, je compte bien m’y remettre en 2020 et lancer de nouveaux projets.»
Chose certaine, ses connaissances en musique sont fort utiles pour son emploi au Théâtre de la cité universitaire. «Que ce soit pour le montage de la salle, la coordination d’événements ou des conseils techniques, mon expérience m’aide beaucoup. Durant les spectacles, j’agis comme technicien de son. Sur le plan de la sonorisation, le fait d’être un musicien est un atout indéniable.»
Une approche intimiste du piano
En tant qu’agente de gestion des études, Monique Lépinay a comme rôle d’accompagner les étudiants dans leur parcours à l’Université, de leur inscription à la soutenance de leur thèse. La musique est, pour elle aussi, une passion de longue date. «J’ai commencé à lire la musique en première année du primaire chez les Ursulines de Québec, soit en même temps que la lecture et l’écriture du français. Bref, ça fait partie de moi depuis toujours.»
Ayant étudié le piano au Cégep de Sainte-Foy, Monique Lépinay a joué lors de concerts de ses professeurs et, plus récemment, à Laval en spectacle. Pour elle, la musique est avant tout un processus intime et moins une expérience collective. «Le piano est un instrument que l’on peut jouer seule, sans accompagnement. J’apprécie particulièrement jouer lors des pannes d’électricité quand il n’y a plus aucun son dans la maison. Le répertoire est tellement vaste qu’on peut choisir les pièces en fonction de notre humeur et ressentir toute une palette de couleurs.»
À la Faculté de musique, où elle travaille depuis 2006, l’agente de gestion des études est comme un poisson dans l’eau. «Ma formation musicale me permet de mieux comprendre ce que vivent les étudiants comme l’anxiété de performance et l’insécurité, ainsi que les possibilités de carrière. Elle me donne aussi les outils pour reconnaître le talent des professeurs et des étudiants. Personnellement, je considère que mon travail à la Faculté est le meilleur des deux mondes : je baigne dans la musique sans le trac des concerts.»
Pour Jessica Latouche, le fait que ces tous passionnés aient une démarche musicale parallèlement à leurs tâches administratives est un avantage indéniable dans sa formation. «C’est une richesse d’avoir des employés eux-mêmes musiciens, puisqu’ils savent exactement quel parcours un étudiant en musique doit suivre jusqu’à l’obtention du diplôme. Ces employés connaissent non seulement les besoins essentiels au bon fonctionnement de la Faculté, mais aussi ceux essentiels à un cheminement universitaire de haut niveau.»