Pendant une semaine, au pavillon Charles-De Koninck, une quinzaine de jeunes âgés de 9 à 16 ans, répartis en deux équipes, ont suivi une formation sur les rudiments du septième art. Cet enseignement de base était offert pour une troisième année consécutive par l’Académie du cinéma, un organisme à but non lucratif de Québec. L’Université, pour sa part, prêtait son studio de tournage ainsi que des équipements de niveau semi-professionnel.
Florence De Waele, 12 ans, venait de terminer sa sixième année à l’école primaire l’Arbrisseau. Depuis quelques années, elle s’intéressait au théâtre et au cinéma. «Je suis vraiment contente d’être venue ici, dit-elle. Je me suis rendu compte que j’aime beaucoup plus le cinéma. Cette expérience m’a donné le goût d’étudier dans ce domaine un jour.»
Gabriel Boivin, 14 ans, venait de terminer son 2e secondaire au collège Saint-Charles-Garnier. Amateur de cinéma et de photo, il avait réalisé, au collège, un court métrage comme travail scolaire. «En venant ici, je désirais améliorer mes connaissances en cinéma, explique-t-il. Les formateurs aident et encadrent les élèves. Nous mettions en pratique sans attendre les notions apprises pendant les cours théoriques. Ça m’a aidé.»
Durant leur semaine de formation, les participants ont réalisé plusieurs courts métrages. Les formateurs se chargeaient de l’étape cruciale du montage, à partir des directives des élèves. Chaque journée commençait par un peu de théorie. Les formateurs animaient ces séances et montraient plusieurs extraits de films en exemples. Les cinéastes en herbe passaient ensuite à la pratique. «Mes coéquipiers et moi, on avait réfléchi à nos histoires, souligne Gabriel Boivin. On pouvait commencer tout de suite à tourner.» Pendant un tournage, il n’était pas rare de voir un membre de l’équipe changer de tâche avec un autre. Comme ce dernier qui a été acteur et réalisateur dans un même film.
Le jour de l’entrevue, à l’arrivée du journaliste du Fil, la petite équipe constituée de cinq garçons et de deux filles terminait le tournage d’une scène en studio. L’ambiance était fébrile. Aussitôt après, l’équipe est sortie du pavillon pour installer son matériel dans un endroit abrité de la pluie. Dans cette scène, deux personnages sur le même vélo roulaient sur une distance de quelques mètres. «On tournait un vidéoclip humoristique inspiré d’une chanson, indique Florence De Waele. Nous avions choisi J’aime ta grand-mère, des Trois Accords. Je jouais le rôle de l’amoureux et un garçon jouait la grand-mère!»
Le jour précédent, l’équipe avait découpé les paroles de la chanson et tenté d’imager le tout avec les moyens du bord. Ils ont même cherché des extraits de vidéos pour remplacer les bouts qu’ils ne pouvaient pas faire.
Les jeunes participants jouissaient d’une grande liberté. Ils choisissaient les titres de leurs films ainsi que le nombre d’acteurs. Un matin, leur mandat a consisté à réaliser un pastiche de western. «Il fallait reproduire une scène, raconte Gabriel Boivin. Nous avons fait le choix de faire moderne et de situer l’action aujourd’hui.»
Passionnés, réceptifs et désireux d’explorer, les élèves surprennent souvent les formateurs. Par une culture cinématographique insoupçonnée, mais aussi par leur connaissance pratique du cinéma. «On s’attend à ce qu’ils nous disent préférer des films populaires comme The Avengers ou Transformers, explique le formateur Étienne Hébert-Vincent. Or ils nomment souvent des films plus poussés.» Certains étonnent parfois par leurs réponses. À la question «Qu’est-ce qu’un gros plan?», quelques-uns ont déjà répondu avec exactitude: un plan serré sur le visage. À la fin de la formation, le 28 juin, l’amélioration était palpable. «Au début, rappelle le formateur, les jeunes cadrent toujours beaucoup trop large. Dans les films finaux, on voit souvent de meilleurs cadrages et une meilleure façon de se placer devant la caméra.»
L’Académie du cinéma a donné deux semaines de formation, cet été, sur le campus. Pour de plus amples renseignements: www.academieducinema.com