Le 25 mai, au cours d'une cérémonie présidée par le vice-président de l’Assemblée nationale, Marc Picard, les lauréates et lauréats des trois catégories des Prix du livre politique pour l'année 2022 ont été dévoilés et ont reçu la Médaille de l'Assemblée nationale. Les lauréates, lauréats et finalistes ont tous obtenu une bourse.
«Cette année, les Prix du livre politique ont 20 ans. Au fil des ans, nous avons reçu des centaines de candidatures et avons récompensé des dizaines d'œuvres des plus pertinentes et intéressantes. Ce 20e anniversaire des Prix permet de prendre conscience de l'importance de ce concours unique en son genre qui regroupe des ouvrages sur la politique québécoise. Les auteures et auteurs, ainsi que les étudiantes et étudiants universitaires qui proposent ces écrits ont le mérite, notamment, de susciter des réflexions sur notre société et c'est avec grand plaisir que nous les honorons», a indiqué Marc Picard.
Prix de la présidence de l’Assemblée nationale
Le Prix de la présidence de l'Assemblée nationale a été décerné au professeur Jonathan Livernois, du Département de littérature, théâtre et cinéma, pour son ouvrage Entre deux feux: parlementarisme et lettres au Québec (1763-1936). Cette distinction récompense la qualité, la pertinence et l'originalité d’un livre, publié au cours de la dernière année, traitant de la politique québécoise. Dans son ouvrage, Jonathan Livernois s’intéresse à la représentation de la littérature dans le champ politique, à la fois comme objet de l’action gouvernementale et comme arme discursive, capital culturel et vecteur de fictions politiques. Il montre qu’au début du 20e siècle l’image de l’homme de lettres / homme d’État s’est délitée tandis que les politiciens se sont professionnalisés, ce qui n’a pas empêché la littérature, ou ses grands récits, de demeurer une arme politique subrepticement redoutable.
On comptait également parmi les finalistes de ce prix Virginie Hébert, chercheuse dans le Groupe de recherche en communication politique, pour son ouvrage L’anglais en débat au Québec: mythes et cadrages, publié aux Presses de l’Université Laval. Dans ce livre, l’auteure remonte le fil des discours tenus sur l’enseignement de l’anglais au Québec depuis plus d’un siècle. Dépouillant journaux, débats parlementaires, communiqués et rapports, elle trace la genèse des mythes et décrit avec brio les façons dont nous cadrons aujourd’hui nos prises de position pour les rendre légitimes. Chemin faisant, elle montre pourquoi la discussion publique sur l’enseignement de l’anglais est le terrain d’une lutte hautement significative pour l’avenir du Québec.
Prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant
Les Prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant sont attribués à des étudiantes et étudiants ayant déposé, au cours de la dernière année, une thèse de doctorat ou un mémoire de maîtrise portant sur la vie politique au Québec. Pour son mémoire intitulé L'intégration au droit public de l'imputabilité du sous-ministre devant l'Assemblée nationale, l’étudiant en droit Guillaume Renauld remporte les grands honneurs de sa catégorie. Ses travaux, sous la direction du professeur Pierre Issalys, ont approfondi la notion d'imputabilité des sous-ministres prévue à l'article 29 de la Loi sur l'administration publique. Ce mécanisme au moyen duquel le pouvoir exécutif rend des comptes à l'Assemblée nationale constitue l'un des usages parlementaires découlant du gouvernement responsable, qui est un principe sous-jacent à la constitution.
Pour en savoir plus sur les Prix du livre politique 2022.
Pour lire l'article sur l'ouvrage de Jonathan Livernois.