L’Université vient à nouveau de se distinguer dans une compétition interuniversitaire. Dans le cadre des onzièmes Jeux de la science politique, qui se sont déroulés du 29 avril au 1er mai à l’Université du Québec à Montréal, les 29 étudiantes et étudiants de la délégation de l’Université Laval ont amassé pas moins de huit podiums, une récolte qui leur a valu la première place au classement général. Cette victoire est d’autant plus convaincante que la délégation est également allée chercher deux quatrièmes places.
«Depuis la création des Jeux à l’Université Laval, nous avons remporté les grands honneurs à six reprises», souligne Justine Vézina, étudiante inscrite à la maîtrise en science politique et cocheffe de la délégation 2022 de l’Université Laval. Selon elle, une tradition d’excellence s’est installée. «Chaque mois de septembre, poursuit-elle, nous menons des entrevues avec les candidats potentiels afin de trouver la crème de la crème. Nous sommes très sérieux. Nous demandons aux personnes choisies d’être assidues aux pratiques, lesquelles se poursuivent jusqu’aux Jeux. Notre série de victoires leur sert d’inspiration. Ils ont à cœur leur participation. Les prochaines délégations veulent, elles aussi, vivre la même émotion de la victoire.»
Les Jeux ont réuni plus de 250 étudiantes et étudiants provenant de neuf universités. À cela, il faut ajouter des juges et des bénévoles. Sept universités étaient québécoises, les deux autres étaient celles d’Ottawa et de Moncton. La compétition s’est déroulée sur le thème du Sommet de la paix. «La montée du terrorisme en Afrique, avec la COVID-19 en toile de fond, a été au cœur des échanges, explique Justine Vézina. Chacune des délégations représentait un pays. Nous représentions le Kenya. Les échanges portaient sur comment joindre nos forces pour combattre les actes terroristes de plus en plus fréquents sur le territoire.»
Vingt recrues
La délégation de l’Université comprenait 20 recrues. Celles-ci ont pu bénéficier de l’expérience acquise aux Jeux précédents par neuf de leurs confrères et consoeurs. Pour rappel, la délégation d’il y a deux ans avait décroché la première place à cet événement tenu sur le campus de l’Université. En 2021, les Jeux avaient été annulés en raison de la pandémie.
D’autres anciennes et anciens ont aussi prêté leur concours à la préparation des délégués, notamment pour l’épreuve des discours. Les deux délégués par pays se sont adressés à l’ensemble des participants. «Il est assez difficile de prendre la parole devant un auditoire de quelques centaines de personnes, souligne-t-elle. Nous avons beaucoup mis l’accent sur la préparation de nos délégués. Ils ont été coachés par deux participants aux Jeux de 2018, qui avaient remporté cette épreuve, et sur celle du professeur et directeur du Département de science politique, Thierry Giasson. Celui-ci a rencontré personnellement les deux délégués pour les conseiller sur les bons choix de mots et sur la prononciation.»
Les délégués qui interprétaient le rôle de président du pays représenté ont aussi prononcé un discours d’ouverture. S’adressant à leurs homologues, ils ont abordé les enjeux de la compétition et quelles étaient les actions à poser. Ils ont aussi défini le type de collaboration qu’ils souhaitaient avoir.
Négociations, étude de cas et question mystère
Dans l’épreuve des négociations, deux délégués ont défendu lors d’un sommet mondial les intérêts du pays qu’ils représentaient. Cette épreuve de simulation est semblable à ce qui se passe aux Nations unies ou à l’OTAN. Chaque délégation se voit attribuer un ensemble d'objectifs qui devront être défendus tout au long des Jeux. «Nos deux délégués possédaient un bon bagage, ayant participé à des simulations dans le passé, indique Justine Vézina. Ils avaient comme questions: avec quels pays collabore-t-on? Avec lesquels sommes-nous en désaccord? Quelles politiques met-on de l’avant?»
Dans l’épreuve d'étude de cas, trois délégués devaient produire à l’avance un dossier de 20 à 25 pages à partir d’une question de recherche envoyée par le jury. «Par rapport aux enjeux du pays représenté, explique-t-elle, les étudiants devaient dire de quelles manières concrètes leur pays s’engageait face au terrorisme et face à la COVID-19. Lors des Jeux, les délégués devaient faire une présentation orale et produire, à huis clos, une étude de cas d’une dizaine de pages accompagnée d’une autre présentation orale.»
Une question mystère est venue pimenter le déroulement de l'étude de cas. Cette question portait sur un groupe terroriste qui avait ciblé les infrastructures critiques de distribution, d’entreposage et d’administration de vaccins contre la COVID-19 ainsi que d’aide humanitaire destinée aux camps de réfugiés. «Les participants à cette épreuve ont dû réagir rapidement pour trouver une solution adéquate à ce scénario dramatique, raconte-t-elle. Ce fut un moment très stressant pour les délégués. Tout ce qui se fait par surprise et en direct constitue un défi.»
Les Jeux comportent un important volet social, qui se met en marche dès le mois de septembre et s’étire jusqu’à la fin de la compétition. «Au fil des mois, dit-elle, les délégations sont jugées sur un certain nombre d’aspects. Par exemple, sur leur présence sur les réseaux sociaux, sur leurs encouragements aux autres délégations. L’esprit d’équipe est noté. Notre délégation est allée à une soupe populaire où elle a préparé les repas. Il s’agissait d’une activité philanthropique obligatoire.» Durant les Jeux, les juges évaluent, entre autres, la motivation et le leadership, la cohésion et le niveau de participation de chaque équipe.
Un moment phare
Selon le professeur Giasson, les Jeux de la science politique sont devenus un moment phare de la vie de la science politique au Québec. «Ils permettent aux étudiants de science politique de l’ensemble des universités du Québec et de la francophonie canadienne de se réunir et de se dépasser dans des épreuves rigoureuses, exigeantes et innovantes, indique-t-il. Cette grande rencontre universitaire contribue au développement de notre discipline et à la formation de sa relève professionnelle.»
Justine Vézina abonde dans le même sens. «Les Jeux permettent de rencontrer des étudiants de science politique de partout au Québec ainsi que des provinces voisines, c’est stimulant, affirme-t-elle. Il est également stimulant de voir et de connaître des gens qui occuperont probablement des postes de leaders dans la société. Parler en public constitue une compétence supplémentaire que l’on acquiert. Enfin, il est plaisant de bâtir notre réseau de contacts.»