
— Edwin Bourget
Charlevoix, je t'aime. En parlant avec Edwin Bourget, on comprend rapidement pourquoi il a choisi ce titre pour son ouvrage artistique. Ce recueil, qui réunit une centaine de dessins et d'aquarelles, découle d'une passion profonde pour la région.
D'une page à l'autre, on peut voir l'église et le presbytère de Baie-Saint-Paul, le Domaine Forget, les moulins de l'Isle-aux-Coudres, le parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, le Fairmont Manoir Richelieu et plusieurs autres bâtiments et paysages emblématiques. Chaque illustration est accompagnée d'une courte description en français et en anglais.
«En raison de la pandémie qui nous limite dans nos déplacements à l'étranger, j'ai eu envie de retourner dans Charlevoix, une région que je connais très bien pour y avoir travaillé comme chercheur. J'ai d'ailleurs commencé ma carrière en séjournant un été à Baie-Sainte-Catherine», relate Edwin Bourget.
Pour plusieurs, Edwin Bourget est ce professeur émérite de la Faculté des sciences et de génie et biologiste océanographe de renom. Auteur de quelque 150 publications scientifiques, il a aussi occupé diverses fonctions administratives, notamment vice-recteur à la recherche et à la création de l'Université.
Celui qui a commencé à peindre lorsqu'il était étudiant profite de sa retraite pour se consacrer à sa carrière artistique. En 2020, il lançait sa propre maison d'édition pour faire paraître Québec, une promenade dans la vieille ville, un carnet de croquis des plus beaux sites historiques de la capitale.
Après Charlevoix, il prépare un nouveau livre, cette fois sur la Gaspésie. «C'est un autre endroit que je connais bien pour y avoir habité. Il suffit de quitter le bord de mer pour découvrir des coins extraordinaires méconnus. Notre Québec est d'une beauté exceptionnelle.»
Lorsqu'il illustre une scène, Edwin Bourget fait des esquisses et prend plusieurs photos. «La photographie me sert à donner un certain réalisme dans les détails et les couleurs. L'un des avantages de l'aquarelle, pour moi, est que le croquis demeure apparent à travers la peinture. L'esprit humain a cette capacité de combler les vides. Je fais quelques touches ici et là et le cerveau complète le reste. Je mise beaucoup là-dessus, n'étant pas vraiment un aquarelliste», dit-il avec modestie.
Dans sa pratique, art et sciences cohabitent. «Il n'y a pas de lien direct, mais ces deux univers se nourrissent d'une certaine façon. J'aborde l'art un peu comme un chercheur: j'explore, j'expérimente différents procédés et médiums, que ce soit l'huile, l'acrylique, le pastel, l'aquarelle. Je fais beaucoup place à l'intuition.»
Comme quoi le biologiste océanographe n'est jamais loin, son livre sur Charlevoix se conclut avec des images de Baie-Sainte-Catherine et un texte qui explique les raisons qui font de Pointe-Noire un site idéal pour observer les baleines.