
Dehors, c'est la tempête. Les écoles sont fermées. Ludovic aurait aimé voir son meilleur ami, mais il doit passer la journée chez madame Robert, sa voisine au mauvais caractère. Les prochaines heures s'annoncent longues et ennuyeuses. Ou peut-être pas.
Voici la prémisse de Ludovic et la tempête, un spectacle jeunesse alliant théâtre et musique symphonique qui sera présenté le 7 novembre au Grand théâtre de Québec. L'œuvre, écrite par Marie-Ève Paquin et mise en scène par Bertrand Alain, sera jouée par l'Orchestre symphonique de Québec (OSQ) sous la baguette du chef Julien Proulx. En plus de classiques du répertoire symphonique, les spectateurs pourront découvrir une création de Pierre-Olivier Roy.
Le compositeur signe Les ombres barbouillées, une pièce d'environ six minutes. «Il s'agit d'une œuvre originale créée pour l'OSQ. Le titre est évocateur, la pièce faisant référence aux ombres. Elle sera jouée à un moment du spectacle où Ludovic parle avec sa mère au sujet des monstres», explique-t-il.
Le musicien a pris un plaisir évident à se plonger dans l'univers inquiétant et étrange de ce segment du spectacle. Telle une ombre fuyante, sa pièce présente «une texture sonore d'où émergent momentanément des éclats d'humeurs, des caractères fugaces et des sonorités fragiles», pour reprendre la description qu'il en fait. «La pièce n'offre pas de mélodies de manière très claire, comme c'est le cas dans une œuvre de Beethoven, où le thème revient à des moments précis. Elle n'a rien de cartésien ou de très clair, un peu comme notre conception de ce qu'est un monstre. Ce sont des couleurs, des textures.»
Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en composition de l’Université Laval, Pierre-Olivier Roy est très actif dans le domaine de la création de musiques nouvelles. Sa production touche autant les arts de la scène que le Web, la radio et les installations sonores. À l'instar de l'OSQ, plusieurs ensembles ont joué ses œuvres, dont l'Orchestre de la francophonie canadienne, l'Orchestre national de Lorraine, le Quatuor Bozzini, le Consort contemporain de Québec, E27 musiques nouvelles et Quasar quatuor de saxophones. «Chaque fois qu'un grand orchestre joue l'une de mes créations, c'est un rêve qui se réalise. C'est magique.»
Ce concert de l'OSQ, peut-être plus que d'autres, prend une dimension particulière pour le compositeur. «C'est une chance d'être joué par un ensemble qui, habituellement, se concentre sur le répertoire symphonique et moins sur des œuvres de création. Par ailleurs, je connais plusieurs musiciens dans l'orchestre, dont certains que j'ai déjà engagés pour des concerts et d'autres avec qui j'ai étudié. Ce sera très agréable de revoir tous ces visages familiers.»

Pierre-Olivier Roy
Enseigner la créativité
En plus de sa pratique musicale, Pierre-Olivier Roy enseigne les technologies musicales, la composition, l'instrumentation et la création audiovisuelle à la Faculté de musique. Dans tous ses cours, il met de l'avant l'importance des connaissances théoriques, certes, mais aussi — et surtout — la créativité.
«La créativité et la curiosité, ça s'enseigne difficilement, reconnaît-il. Pour moi, ce sont deux aptitudes fondamentales, en art comme dans plusieurs autres domaines. De faire émerger la créativité chez un étudiant, de l'aider à la canaliser et à la structurer, c'est ce qui me fascine.»