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«Que se passe-t-il avec les matières compostables qui sont récupérées sur le campus?» ULaval nouvelles répond à cette question envoyée par un lecteur.
Bon an, mal an, l’Université amasse plus de 110 tonnes de matières résiduelles compostables. Le tout est acheminé dans un centre de traitement, à Saint-Henri-de-Lévis. Le fait que ce soit un site de compostage à grande échelle permet de valoriser des matières habituellement exclues du compostage domestique, comme la viande. Le compost produit est ensuite utilisé comme engrais pour l’entretien paysager ou la plantation d’arbres.
Pour comprendre comment les matières résiduelles sont transformées en compost, nous avons visité le centre de traitement en compagnie du directeur de l’entreprise, Daniel Deschênes.
Le compostage à l’Université Laval a démarré en 2006 avec un projet-pilote au pavillon Paul-Comtois. Depuis, le système s’est élargi à l’ensemble des pavillons et n’a cessé de s’améliorer grâce au travail combiné de la direction et des étudiants, qui étaient déjà derrière de nombreuses initiatives de récupération.
Aujourd’hui, on trouve plus de 900 îlots de récupération sur le campus, en plus des bacs de papiers essuie-mains dans les salles de bain. On peut y jeter des résidus alimentaires, des serviettes de table, des assiettes en carton, des papiers mouchoirs, des boîtes à pizza ou encore des feuilles de thé infusées. À proscrire, les verres à café, les ustensiles en plastique et tout ce qui est plastifié ou en plastique biodégradable. D’autres bacs sont prévus pour récolter les matières recyclables, comme les canettes, les contenants de lait et les bouteilles, ainsi que le papier et le carton.
La qualité du tri a une importance capitale, souligne Guylaine Bernard, coordonnatrice d’opérations en environnement et développement durable au Service des immeubles. «Un mauvais tri dans les sacs de récupération oblige parfois le personnel de l’entretien ménager à jeter tout le contenu du sac aux vidanges. Par exemple, s’il y a un reste de spaghetti avec les matières recyclables, ce sac sera rejeté. Il faut aussi faire attention aux bouteilles de vin parmi les matières compostables. Le verre est l’ennemi juré du compost.»
Le défi de la collecte est grand, admet cette spécialiste. «Le campus, c’est plus ou moins 50 000 personnes, dont environ 10 000 nouvelles qui arrivent chaque année. Les pavillons représentent 717 000 mètres carrés, soit presque la moitié de la superficie du campus. On y mène une variété d’activités d’enseignement et de recherche, en plus d’être un milieu de vie pour les étudiants habitant en résidences. Chaque région ayant ses propres normes de gestion des matières résiduelles, il peut y avoir des informations contradictoires pour le nouvel arrivant. La sensibilisation est donc toujours à refaire par rapport à ce qui va dans le compost ou non.»
Pour chaque îlot de récupération, des illustrations ont été apposées au-dessus des bacs pour aider les gens à déterminer l’endroit adéquat pour leurs déchets. Plusieurs outils de communication ont été créés, dont une page Web, une capsule vidéo et un dépliant. Des équipes d’aide au tri peuvent aussi sillonner les événements sur le campus afin de guider les participants.
La gestion des matières résiduelles est l’affaire de tous les membres de la communauté universitaire, insiste Guylaine Bernard. «Chaque personne sur le campus a un rôle à jouer. C’est un réel travail d’équipe, un peu comme dans une équipe de hockey; à l’instar des joueurs sur la glace, il est nécessaire qu’il y ait un arbitre et un conducteur de zamboni pour faire un bon match. Du personnel de l’entretien ménager aux fournisseurs de services alimentaires, en passant par les étudiants et les employés de l’Université, chacun peut faire une différence.»
Depuis quelques années, la direction accompagne les exploitants de services alimentaires dans leur gestion des déchets. Mais ce n’est pas tout. Diverses initiatives ont aussi été mises sur pied pour que les produits vendus répondent aux normes du développement durable, que ce soit dans les cafétérias, les cafés étudiants, les restaurants ou les dépanneurs. Au total, on compte plus de 24 points de services sur le campus. «Il y a deux ans, une démarche structurée d’alimentation responsable a été mise sur pied auprès de ces différents acteurs. L’alimentation responsable, ce n’est pas uniquement la gestion des déchets. Elle tient compte, par exemple, de la composition de l’assiette, c’est-à-dire de la provenance des aliments, de l’aspect santé, de l’offre végétarienne et végétalienne, etc.», rappelle Stéphanie Vézina, coordonnatrice d’opérations au Vice-rectorat aux affaires externes, internationales et à la santé, qui travaille sur cet enjeu.
Entre autres initiatives, l’Université a mis fin à la vente de bouteilles d’eau sur le campus. D’autres projets sont en cours, comme la réduction du nombre de verres à café à usage unique et de sachets individuels de condiments. «Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas», dit Guylaine Bernard.
Pour l’avenir, la direction souhaite aller encore plus loin. À la suite de consultations menées en avril dernier, elle diffusera une stratégie de développement durable qui sera accompagnée d’un plan d’actions dans divers domaines, dont ceux de l’alimentation responsable et de la gestion des matières résiduelles. «Nous allons évidemment poursuivre nos efforts de réduction à la source et d’amélioration de la qualité du tri des matières résiduelles. Les actions seront proposées par un comité conseil composé de chercheurs et d’un étudiant dont les travaux débuteront à l’hiver», explique Stéphanie Vézina.
À l’instar du lecteur qui nous a posé cette question sur le compostage, vous aimeriez éclaircir un sujet qui concerne la gestion des activités et de la logistique à l’Université Laval? Écrivez à ULaval nouvelles. Votre question pourrait faire l’objet d’un reportage.