Le chercheur Gary Kobinger, directeur du Centre de recherche en infectiologie de l'Université Laval depuis 2016, est une sommité mondiale en recherche sur les vaccins. Il rentre d'un périple de dix jours en République démocratique du Congo (RDC). Membre d'un comité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il a fait un état de situation de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui sévit dans la région du Nord-Kivu. Un rapport sera remis au ministre de la santé de la RDC, ainsi qu'aux États membres de l'OMS.
«L'éclosion s'est produite il y a environ neuf mois, explique-t-il. L'épidémie a fait plus de 1000 victimes à ce jour et on dénombre plus de 1500 cas d'infection. Il s'agit d'un haut taux de mortalité.»
Le virus Ebola est une réalité familière à Gary Kobinger. En 2014, alors qu'il dirigeait le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de santé publique du Canada, à Winnipeg, il s'est rendu en Afrique de l'Ouest administrer un vaccin expérimental constitué de trois anticorps spécifiques et mis au point par son équipe. Les malades étaient un médecin et une aide-soignante qui guériront de la maladie. Entre 2014 et 2016, plus de 11 000 personnes sont mortes du virus Ebola en Afrique de l'Ouest.
«Notre vaccin est actuellement utilisé en RDC, indique-t-il. On s'attend à ce qu'il soit homologué par l'OMS cette année.»
Les travaux du microbiologiste et de son équipe portent sur les virus émergents et ré-émergents dangereux pour l'être humain, notamment le VIH. Leurs travaux se concentrent sur le développement et l'évaluation de nouvelles plateformes vaccinales et de traitements immunologiques.
Gary Kobinger compte à son actif plus de 200 publications scientifiques. Il enseigne principalement au Département de microbiologie-infectiologie et d'immunologie de l'Université Laval.
Dans la communauté scientifique, le nom de Jacques Simard est associé de près au dépistage du cancer du sein. Professeur au Département de médecine moléculaire, ce spécialiste de la génétique moléculaire de réputation internationale a publié plus de 425 articles scientifiques à ce jour.
L'un des faits saillants de sa carrière est la mise sur pied et la direction, depuis 2001, d'une des plus importantes équipes interdisciplinaires et internationales de recherche regroupant plus de 25 chercheurs et cliniciens sur la susceptibilité génétique au cancer du sein. Cette équipe comprend notamment des épidémiologistes, des statisticiens-mathématiciens et des médecins de famille.
«À titre de chercheur principal, souligne Jacques Simard, j'ai obtenu près de 50 M$ de subventions ces 20 dernières années afin d'accélérer l'intégration et l'implantation des découvertes de mon équipe dans le système de santé. À l'époque, l'interdisciplinarité était notre marque de commerce. Nous étions parmi les premiers chercheurs à fonctionner de cette façon.»
Ces activités ont permis au professeur Simard d'offrir aux étudiants un milieu de formation interdisciplinaire.
«J'ai été très heureux, dit-il, de pouvoir mettre en place ce milieu interdisciplinaire permettant aux étudiants d'avoir une ouverture sur plusieurs champs d'études. Nos étudiants sont intéressés à connaître, entre autres, les enjeux psychosociaux et les considérations éthiques de nos travaux de recherche.»
Jacques Simard a joué un rôle de premier plan dans la caractérisation de la structure du gène de susceptibilité au cancer du sein, de l'ovaire et de la prostate BRCA2, ainsi que de l'impact des mutations dans les gènes BRCA1 et BRCA2. La découverte de ces gènes de susceptibilité a permis la mise au point d'un test de dépistage de la prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire. Plusieurs millions de femmes ont été testées, ce qui, ultimement, a conduit à une réduction de la mortalité due au cancer du sein et de l'ovaire chez les porteuses d'une mutation.
Les autres Grands Diplômés 2019 sont Louise Champoux-Paillé (économie, 1971), Isabelle Têtu (sciences infirmières, 2013), Jacques Topping (administration, 1984) et Serge Viau (architecture, 1967). La FUL décernera la médaille Raymond-Blais à quatre jeunes diplômés au parcours exceptionnel, soit Vanessa Grondin (administration, 2016), Érick Rivard (architecture, 2008), Simon Rondeau-Gagné (chimie, 2014) et Laurent Turcot (histoire, 2002). Le prix Hervey-BeauBien, soit le titre de Bénévole de l'année, va à Geneviève Tirman (pharmacie, 1994). Martin Roberge, candidat à la maîtrise en sciences infirmières, recevra, pour sa part, le prix Jeune Philanthrope. Quant à Jean-Marie Gagnon (comptabilité, 1957), la FUL lui décernera le prix Coup de cœur philanthropique.
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Les 13 lauréats de la cérémonie Les Remarquables 2019. Les accompagnent, à l'arrière, la rectrice Sophie D'Amours, à droite, et la présidente-directrice générale par intérim de la FUL, France Croteau, à gauche.
Photo : Gilles Fréchette