
Ce projet d'envergure est dirigé par le professeur à la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval, Jean-Pierre Tremblay, en collaboration avec Christian Dussault du MFFP, les professeurs Steeve D. Côté (Université Laval), Joe Nocera (Université du Nouveau-Brunswick), Patrick Leighton et Christopher Fernandez-Prada (Université de Montréal).
L'orignal revêt une grande importance dans le patrimoine canadien. Les valeurs sociales, culturelles, écologiques et économiques associées à cet animal ne sont plus à démontrer. Les interactions entre les tiques d'hiver et l'orignal se sont intensifiées récemment dans l'est du Québec, menaçant ainsi l'état de santé des orignaux et leur abondance. L'influence de ce parasite demeure peu connue à ce jour.
L'infestation par la tique d'hiver entraîne des symptômes qui génèrent des inquiétudes et s'avère un sujet d'intérêt pour le public, notamment pour les chasseurs d'orignaux.
«Le déplacement de nombreuses espèces vers les pôles et le devancement dans le temps des étapes de leurs cycles vitaux sont des conséquences du réchauffement climatique qui entraînent une modification des interactions entre les espèces, notamment les interactions parasites-hôtes. La tique d'hiver est un acarien qui parasite les grands vertébrés et peut entraîner de la mortalité chez certaines espèces peu adaptées à sa présence en région boréale, notamment l'orignal», explique le professeur Jean-Pierre Tremblay.
«Notre approche méthodologique s'arrimera sur le suivi par télémétrie satellite d'orignaux dans cinq populations le long d'un gradient de latitude du sud du Nouveau-Brunswick au nord du fleuve Saint-Laurent. Nous obtiendrons ainsi une variation des conditions environnementales propices ou non aux infestations des orignaux, au recrutement des veaux et à la survie des adultes», ajoute M. Tremblay.
Dans le cadre de cette recherche, trois principaux axes seront abordés:
- La condition physique, la dynamique des populations et l'utilisation de l'espace par les orignaux en réponse aux variations des infestations par la tique d'hiver
- L'épidémiologie de la tique d'hiver en relation avec les autres parasites, l'abondance des orignaux et les changements environnementaux
- Le développement d'une approche de science participative pour améliorer le monitorage et notre capacité d'adaptation aux changements écologiques
Les travaux de recherche permettront d'améliorer la compréhension des effets et des enjeux associés à la tique d'hiver et d'orienter l'exploitation des populations d'orignaux pour en assurer une gestion durable. À terme, le projet permettra la formation dans un cadre multidisciplinaire de quatre étudiantes à la maîtrise, de deux doctorants et d'un stagiaire postdoctoral.
Fruit d'une grande collaboration entre seize partenaires
Cette étude est le résultat d'une étroite collaboration avec seize partenaires provenant de différents milieux, qui contribuent au projet par leur engagement, le partage de connaissances et une contribution financière totale de 3,4M$. Ces partenaires sont: le MFFP, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Mitacs, Parcs Canada, la Fondation de la faune du Québec, le Conseil de la Nation huronne-wendat, J.D. Irving, Domtar, Boralex, le Séminaire de Québec, Gestion forestière Lacroix, la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia, la Société des établissements de plein air du Québec, la Fédération des pourvoiries du Québec, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs et le Zecs Québec.
«Comme nous le savons tous, cet animal emblématique pour le Québec contribue à l'identité culturelle et à la cohésion sociale, ainsi qu'à la vitalité économique des régions. Pour ces raisons, la Fondation est enthousiaste de s'impliquer dans l'acquisition de connaissances et ainsi conserver cet élément de notre patrimoine naturel», mentionne le président-directeur général de la Fondation de la Faune, André Martin.
«C'est en unissant nos forces, celles des organisations clés des milieux fauniques et forestiers et du Ministère, que nous pourrons faire de cet important projet de recherche un succès! Les recommandations formulées au terme des travaux viseront à moduler les interventions forestières dans l'habitat de l'orignal et ainsi réduire les risques d'infestation par la tique d'hiver. En plus d'engager son expertise dans ce partenariat des plus prometteur, le Ministère contribuera à la hauteur de 1,6M$ à la réalisation de cette étude. Il est prioritaire de maintenir les populations d'orignaux en bonne santé et, parallèlement, d'optimiser les retombées économiques pour les régions du Québec», mentionne Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs.
«Ce projet de recherche sera très utile pour la gestion des populations d'orignaux à l'échelle provinciale, en plus de permettre à l'équipe de recherche de se positionner comme leader à l'échelle internationale dans les domaines de l'écologie, de la gestion et de la conservation de la grande faune», indique pour sa part la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation de l'Université Laval, Eugénie Brouillet.
«J. D. Irving, Limited est fier d'être partenaire de cet important projet de recherche sur l'orignal, car il représente un apport écologique, économique et culturel important pour les résidents du Québec et du Nouveau-Brunswick», souligne Andrew Willett, directeur – Recherche et Succès de l'industrie et de l'engagement chez J. D. Irving, Limited.