
À Copenhague, 45% des déplacements individuels, en lien avec le travail ou l'école, se font à vélo.
— Ursula Bach
Ces observations constituent le cœur de l'ouvrage Les interactions entre les gens, l'architecture et l'espace public. Cette plaquette de 70 pages abondamment illustrées a été lancée il y a quelques semaines par l'École d'architecture. Son auteur, Jérôme Lapierre, est architecte et chargé de cours. En 2013, il a reçu le prix de Rome en architecture – début de carrière, du Conseil des arts du Canada. Cette distinction lui a permis d'effectuer un stage d'un an à Copenhague, capitale du Danemark, chez Gehl Architects, un bureau de consultation réputé pour ses méthodes et ses solutions dans la conception de villes à échelle humaine.
Dans son livre, Jérôme Lapierre met l'accent sur l'aménagement urbain et l'architecture d'avant-garde que l'on retrouve à Copenhague, mais aussi à Stockholm et à Malmö, en Suède. Au fil des pages, l'auteur présente plusieurs exemples des meilleures pratiques en la matière. Selon lui, Copenhague est parmi les villes qui ont le mieux conçu l'espace public. Le développement à échelle humaine y est privilégié depuis 1960. La ville est maintenant une référence mondiale en ce qui concerne l'innovation en architecture. Elle se distingue, en outre, par sa taille, le réaménagement et le nettoyage du port, un transport efficace ainsi que l'utilisation des vélos.
Les principaux chapitres de l'ouvrage abordent des thèmes comme la ville, le quartier, l'îlot, la rue et le chez-soi. «Globalement, indique Jérôme Lapierre, j'ai voulu faire un fil conducteur qui unisse la ville au chez-soi.»
Dans le chapitre sur la ville, l'auteur a voulu montrer qu'une ville à échelle humaine est le résultat d'une planification rigoureuse. Or, cette vision doit être renouvelée aux cinq ou dix ans. «La cohérence de cette vision fonctionne super bien, soutient-il. Les autorités de Copenhague ont mis les piétons au premier rang de leurs préoccupations. Elles ont posé plein de petits gestes qui font la différence au quotidien. Le total de ceux-ci fait une ville bien construite où il fait bon vivre.»
Le livre insiste sur l'omniprésence de la bicyclette dans la capitale danoise. On peut y lire que près de la moitié (45%) des déplacements individuels, en lien avec le travail ou l'école, se font à vélo.
Pour le thème de l'îlot, l'auteur a choisi celui de Sluseholmen, à Copenhague. Construit entre 2005 et 2009, ce quartier se compose de huit îles artificielles. Le projet résulte d'un partenariat réussi entre le port de la ville, la Ville elle-même et 25 firmes d'architectes.
Le thème de la rue est illustré par le quartier Kartoffelraekkerne, toujours à Copenhague. Il s'agit d'un des quartiers les plus recherchés de la ville. Il compte 480 maisons. L'esprit communautaire y est palpable. Les enfants jouent dans la rue, on voit des tables à pique-nique sur les côtés. «Ce quartier, souligne Jérôme Lapierre, est fait de rues linéaires protégées dans le but de créer des espaces publics. Cet aménagement permet à la vie d'apparaître. Dans ces zones, les automobiles passent à très basse vitesse. Les rues n'ont pas besoin d'avoir neuf mètres de large. Quatre à six mètres suffisent.»
Selon lui, il ressort une chose de ces différentes échelles. «Il est important, dit-il, de considérer chaque échelle ainsi que les transitions entre soi et la rue, entre l'îlot et le quartier. On choisit non seulement une ville à habiter, mais aussi une rue et un quartier pour leurs qualités.»
Le livre de Jérôme Lapierre est le premier d'une série de publications de l'École d'architecture. Son stage à Copenhague a donné lieu à une exposition ainsi qu'à une vidéo. Ce documentaire a été réalisé par un pigiste aujourd'hui journaliste au Fil, Matthieu Dessureault. Visionnez le documentaire ci-dessous: