
— À l'aide d'une caméra photo-luminancemètre, l'équipe de la chercheuse Claude Demers a réalisé une carte de luminance du système d'éclairage du Grand axe. Ses recherches donneront lieu à des correctifs, apportés dès l'été prochain.
Son mot d'ordre: doser. Pour elle, lutter contre la pollution lumineuse, ce n'est pas cesser d'éclairer; c'est mieux éclairer. À ce chapitre, l'Université Laval peut jouer un rôle clé en étant un banc d'essai pour de nouvelles approches. «Une chose est sûre: le campus doit devenir un exemple pour nous aider à prendre position sur le développement durable de nos villes. Même si l'électricité ne coûte pas très cher au Québec, comparativement aux villes américaines ou européennes, la question de l'éclairage doit être au coeur de nos réflexions», dit celle qui travaille sur ces enjeux depuis les années 90.
La chercheuse s'intéresse notamment à l'éclairage du Grand axe. Elle a mené, en collaboration avec le Comité d'aménagement et de mise en oeuvre (CAMEO), un projet d'étude pour repenser l'éclairage de cet espace situé entre les pavillons Charles-De Koninck, Adrien-Pouliot, Jean-Charles-Bonenfant et Alexandre-Vachon. Avec son équipe, elle a dressé un portrait précis des problèmes d'éclairage en hiver. De premières modifications devraient être apportées au cours de l'été prochain par le CAMEO et le Service des immeubles.
Parmi différents aspects, le Groupe de recherche en ambiances physiques a analysé le contraste entre les zones d'ombre et celles mieux éclairées. «Le campus possède un patrimoine architectural unique, avec une diversité de styles qu'il faut mettre en valeur. Or, l'éclairage n'a pas été pensé ainsi. Certaines sources diffusent de la lumière dans différentes directions, créant des contrastes et donnant l'impression que certains endroits sont trop sombres par rapport à ces sources qui sont trop vives. Il faut penser à éclairer moins et mieux. Cette problématique n'est pas propre au campus, mais à toute notre ville», fait-elle remarquer.
Il existe plusieurs solutions économiques. Outre un système de détection de mouvement, qui permet de déclencher l'allumage des lumières en présence de passants, la neige peut s'avérer être un outil très efficace. «La neige crée des réflexions au sol pouvant contribuer à économiser de l'énergie en hiver. On peut réfléchir à l'utilisation de ce réflecteur comme étant une partie intégrante du système», poursuit la chercheuse.
Le jeudi 9 mars, elle présentera ses recherches dans le cadre du colloque annuel de l'Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (EDS). Cet événement, qui se déroulera sur deux jours, réunira plusieurs chercheurs et étudiants autour du thème «Mobiliser la recherche pour un campus durable». Des tables rondes représenteront les différents thèmes de recherche de l'Institut EDS, soit la gouvernance, l'eau, les villes et territoires, la biodiversité et les changements climatiques.
Membre de l'organisation depuis peu, Claude Demers voit dans cet événement une occasion d'intensifier ses collaborations. «Cela fait quelque temps que je travaille plus intensivement de façon interdisciplinaire avec des collègues d'autres facultés, entre autres avec le projet Sentinelle Nord, qui comprend un volet d'optimisation du bien-être par la lumière. Je trouve ces collaborations extrêmement stimulantes et je souhaite que l'expérience se renouvelle, pas seulement dans le cadre d'un projet, mais sur plusieurs années à venir. L'interdisciplinarité, qui est une force de l'Université mise de l'avant par l'Institut EDS, me permettra d'inviter des étudiants en architecture à s'impliquer dans de nouveaux projets et d'ouvrir la discussion à d'autres disciplines», se réjouit la chercheuse.
Le colloque se tiendra les 9 et 10 mars, à partir de 8h30, aux locaux 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Programmation et inscription en ligne.