«Vingt-cinq étudiants étaient inscrits à l'atelier, explique Claude Demers. Nous les avons rencontrés pendant neuf heures chaque semaine. Cela a créé une dynamique très forte.»
Les neuf projets étudiants issus de l'atelier Ambiances physiques sont exposés jusqu'au 14 novembre à l'École d'architecture.
Le défi lancé par les organisateurs du concours Transformation 2030 consistait à concevoir un ensemble architectural socialement responsable comportant des bâtiments à haute performance énergétique sur un emplacement du South Bronx, un quartier défavorisé de New York.
Les étudiants ont réalisé leurs projets dans le cadre d'une collaboration avec la Chaire industrielle de recherche sur la construction écoresponsable en bois. «Pour la première fois, souligne Claude Demers, trois facultés ont travaillé main dans la main dans le cadre de projets d'architecture. Le Département des sciences du bois et de la forêt et le Département de génie mécanique ont été mis à contribution.»
Des étudiants de génie mécanique ont été jumelés aux étudiants en architecture. Ils ont principalement travaillé sur l'élément central du concours, soit la conception d'une cuisine communautaire. Ce lieu devait être présenté comme un stimulant pour l'économie locale, pour les échanges socioculturels et pour la végétalisation de la ville par l'agriculture urbaine. Les étudiants de génie mécanique ont effectué les calculs de charge mécanique des solutions proposées par les étudiants en architecture. Un doctorant du Groupe de recherche en ambiances physiques a, quant à lui, travaillé sur l'intégration de l'acoustique dans les projets.
Selon Claude Demers, les étudiants de l'Université Laval partaient avec une longueur d'avance sur leurs concurrents. «Leurs projets, dit-elle, faisaient une large place au matériau bois. Ils visaient la préfabrication en atelier ainsi que la carboneutralité. Le bois permet d'atteindre plutôt bien ces objectifs.»
Les deux professeurs ont arpenté le South Bronx en compagnie de leurs étudiants. «Nous avons visité le site à revitaliser, soit une ancienne prison abandonnée, et nous avons pris plusieurs photos, indique-t-elle. Nous avons constaté que ce quartier nécessite énormément d'interventions sur les bâtiments.»
Green Giant, le projet de Guillaume Beaudet-Riel, Luc-Olivier Daigle et Sarah Landry, a mérité le deuxième prix. Il s'agit d'un projet «d'une grande clarté», aux dires de la professeure. Selon elle, la logique d'ensemble intègre les stratégies bioclimatiques «avec élégance, simplicité et professionnalisme». Dans ce projet, la lumière est abondante, mais contrôlée, entre autres, par de grandes étagères à légumes qui agissent comme autant de murs verts. En été, la grande hauteur de la cuisine communautaire permet à l'air chaud d'être évacué à la verticale. Grâce à des dimensions imposantes, l'éclairage naturel s'avère suffisant pour accomplir les tâches culinaires de précision.
Une mention a été attribuée à Roots, le projet d'Anne Bernier, Marie-Pier Plamondon et Noémie Roy. Selon Claude Demers, ce projet propose «une expérience sensorielle riche, faite de lumière, de chaleur solaire, de vent et d'eau, tout en développant une exploration structurale audacieuse du bois». Le système structural proposé prend la forme de membrures inclinées supportant un toit vert. Il permet de protéger la façade des rayons solaires en été. Ces membrures permettent aussi l'écoulement des eaux de pluie vers un bassin de rétention situé près de l'accès principal, ce qui procure une sensation de fraîcheur.
L'exposition sur les projets étudiants de l'atelier Ambiances physiques se tient jusqu'au 14 novembre, au local 1212 de l'École d'architecture, 1, côte de la Fabrique, à Québec.