
Robert Beauregard, doyen de la Faculté de foresterie, de géomatique et de géographie: «Dans un monde idéal, le bois pourrait être le matériau principal de 80 % des nouveaux bâtiments».
Présentement, la valeur des mises en chantier au Québec se chiffre annuellement à environ 17 milliards de dollars dans le bâtiment résidentiel et à 6 milliards de dollars dans le bâtiment non résidentiel (industriel, commercial, institutionnel). Si le bois est le matériau dominant du côté résidentiel, il en va tout autrement pour l'autre secteur. Selon une étude du Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois, seulement 18 % des bâtiments non résidentiels sont faits principalement en bois alors que 84 % d'entre eux pourraient l'être. C'est pour cette raison que, même si la campagne «Je touche du bois!» est diffusée dans des médias grand public, elle vise ultimement les dirigeants des municipalités, du Québec et du Canada. «Nous voulons susciter l'adhésion de la population à la cause, mais nous voulons surtout inciter les dirigeants à considérer un plus grand recours au bois dans les nouveaux édifices non résidentiels», explique Robert Beauregard.
Le bois est le seul matériau de construction qui soit à la fois renouvelable, recyclable et réutilisable, rappelle le doyen. C'est aussi un outil de choix dans la lutte aux changements climatiques. «La production d'une poutre en bois entraîne la production de 6 kg de CO2. Lorsqu'on utilise l'acier ou le béton pour fabriquer une poutre équivalente, le volume de CO2 émis est respectivement 12 et 17 fois plus élevé», souligne-t-il.
Des actions concrètes
Par ailleurs, les membres de la coalition Bois Québec se sont engagés à réaliser des actions concrètes en faveur du matériau bois dans leur milieu respectif. L'Université Laval a déjà montré ce qu'il est possible de faire en ce sens en optant pour le bois comme principale composante de structure et de finition du pavillon Kruger. Le doyen Beauregard souhaite poursuivre sur cette lancée. D'une part, il a entrepris des démarches pour que la direction de l'Université adopte une résolution l'engageant à considérer le recours au bois dans ses nouveaux projets de construction. «Dans un monde idéal, le bois pourrait être le matériau principal de 80 % des nouveaux bâtiments», avance-t-il.
D'autre part, le doyen travaille de concert avec la Faculté des sciences et génie et la Faculté d'aménagement, d'architecture et des arts visuels à la réalisation d'un projet qui mettra à contribution des chercheurs des trois facultés. La forme que prendra cette collaboration reste à préciser, mais il est question, entre autres, d'une chaire de recherche industrielle dont les travaux porteraient sur des approches novatrices favorisant le recours au bois dans le bâtiment. «L'Université a la chance de se positionner comme leader dans ce secteur et il faut la saisir», estime-t -il.